— REQUIEM ON WATER.

in the full moons light i listen to the stream
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Il existe, dans la péninsule d’Olympic, au nord-ouest de l’État de Washington, une bourgade insignifiante appelée Forks où la couverture nuageuse est quasi constante. Il y pleut plus que partout ailleurs aux États-Unis. C’est dans cette petite ville au climat éternellement lugubre que je me rends. Jamais je n’aurais imaginé revenir, ne serait-ce que quelques jours, dans cette ville que je déteste tant. Haletante, je regarde la route qui s’étant devant moi, observant du coin de l’œil ces immenses sapins cauchemardesques se dresser à mes côtés. Le chemin qui me mène à Forks me semble prendre une éternité. La pluie se fracasse contre le parebrise de ma voiture, provoquant en moi des frissons auxquels je ne peux résister. Me dire que je ne partirais sans doute plus jamais de cette ville m’attriste. Je n’ai qu’une envie, c’est rebrousser chemin et m’en aller loin d’ici, retrouver le soleil et le plaisir d’être entouré de personnes que je connais. À Forks, je ne connais personne. Ou du moins, je ne me souviens de personne. Cependant, j’ai fait un choix et ce choix était de revenir ici. Mais je dois arrêter de me pencher sur ses mauvais côtés et me faire à l’idée qu’après tout, cette petite bourgade longtemps détestée et négligée, n’est autre que mon chez-moi, ma maison. Malgré la pluie continuelle et les températures qui ne dépassent guère les quinze degrés, on se rend compte que Forks est une petite ville chaleureuse, et ce, grâce à ses habitants. Vivant avec d’anciennes légendes et des traditions présentes depuis des siècles, Forks ne ressemble pas à toutes ces jolies villes américaines habitées par des gens bien propres sur eux et à qui tout leur réussi. Ici, la chasse et la pêche font le bonheur des uns et des autres. Les quelques magasins présents sont là depuis des générations et des générations. Ici, tout le monde se connaît, tout le monde apprend à vivre en société. Il n’est pas rare de voir les habitants se réunir un dimanche soir autour d’un bon feu de camp sur la plage, de les voir fêter ensemble Noël ou la nouvelle année. En repensant à toutes ces bonnes choses, je me dis que ça ne doit pas être si mal en fin de compte d’y retourner. Parce qu’après tout, Forks, restera à jamais ma ville natale. Elle restera à jamais dans mon cœur.

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REQUIEM ON WATER @2017