risibles amours (ulrich)

on lui a conté les nombreux paysages, la beauté de cette jungle urbaine qu'était berlin, mais de l'allemagne, il n'a que le goût des petits plats bien gras fait avec une pincée d'amour par sa daronne. ulrich, il y est né, il y a vécu deux années avant de s'envoler pour la bannière étoilée.   appliqué . le garçon, c'était le bambin qui, au départ, appréciait gratter les papiers de son crayon finement taillé. mais le gamin, il s'est mis à détester les salles de classe et l'haleine fétide des hommes et des femmes qui tentaient de lui inculquer quelques valeurs fondamentales. ulrich, il s'est mis à haïr le système scolaire à cause de quelques tocards à la tête bien creuse.   malmené. harcelé. le garçon, il retrouvait son nom sur les murs crasseux des toilettes sur fond de croix gammées. les insultes fusaient à son passage. les surnoms dégradant. des étiquettes tenaces. nazi. boch.  ulrich, c'était le responsable des maux de l'univers entier. ulrich, c'était surtout le gamin sur lequel on déversait la haine du monde.   il se renfermait, le gosse. seul. sans soutien. il se laissant doucement grignoter par cette vague acide qui mêlait colère et incompréhension. il zonait dans les rues. brûlait quelques voitures. laissait ses nerfs lui échapper l'espace de quelques nuits d'errance.   et, comme les saisons, il ne s'installait qu'un temps dans les villes. il s'envolait, soufflé par les envies, les contraintes, bougeait de gré ou de force, esprit nomade, sans attache, sans réels liens. il ne l'a revu qu'une fois. son premier amour. sa première patrie. pour un mois seulement. il l'a aimé, avec puissance, avec passion, les villes, les effluves de bonnes nourritures, les sourires, les éclats de rires qui courraient les rues. berlin. berlin la belle. la majorité atteinte, ulrich a quitté le nid familiale, le confort, l'amour maternel pour quelques mètres carré de solitude et son rôle de larbin dans l'unique supérette d'un bled au nom qui lui échappe.   il a vu son ombre courir les rues. il a entendu sa voix percer mille et une fois le silence nocturne. triste hasard qui a ramené à lui cette chevelure, cette voix, ces traits finement dessinés. elle a écrasé une idylle de quelques années. elle l'a piétinée. déchirée. et le garçon avec. embarquant avec elle, les maigres économies d'ulrich, sans raison, sans adieux. il a erré des semaines dans les rues. ivre de liqueur et de rancoeur. comme l'écume baveuse des vagues qui s'échoue sur les plages et se meurt, le garçon, il s'est laissé lentement dépérir, rongé par l'incompréhension, la haine, l'amour. il s'est laissé reprendre. il s'est laissé embarquer par la houle vers une autre ville, vers un autre monde, forks, forks et ses quelques maisons, ses rues, ses visages inconnus. Ulrich, il aime les petites soirées improvisées. Se retrouver avec quelques âmes autour de cadavres de bières jonchant la table et des mégots à moitiés consumés. Parler de tout. Ne rien dire. Rire jusqu’à l’aube. Ça met un peu de baume au cœur, ça permet d’échapper au quotidien, d’oublier la merde quelques instants. Il erre entre les différents mètres carré de son appartement miteux dans des caleçon aux mille et un motifs, matin, midi, soir,  peu importe, il tue le style à toute heure.   le garçon, il se protège, tisse une toile bien solide sur fond de mensonges. il est tout, sauf allemand. il est tout, sauf livreur. il essaye de faire bonne figure, de ne pas trop s'étaler, de ne pas trop se confier, mais il arrive qu'elle éclate au grand jour, feu d'artifice qui lui brûle les ailes, chute difficile, la vérité revient toujours au galop, et avec elle, le sentiment de trahison qui anime ses proches touchés. les mots crus. les mots durs. ulrich, il les supporte pas. les vagues de violence, les rires étouffés, les rires mesquins qui se perdent aux oreilles des plus faibles, ça l'irrite, ça l'énerve. alors, bien souvent, le garçon, il rentre dans le tas, quelques baffes qui se perdent sur les joues de quelques tocards trouvés dans la rue, quelques tocards qui, se pensant bien au-dessus du monde, bien au-dessus de tout, redescendent très vite. il remet en place les mauvaises âmes, pseudo héro des temps modernes, il prend sous son aile les plus faibles, les oiseaux aux ailes brisées qui se perdent à lui. il les défend, il les rassure et, parfois même, les accueille chez lui l'espace d'un temps.

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la fête est finie ft. Judy Monroe
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