and i go back to december all the time. (maxim)

olivia swire + maxim fitch

Fail with consequence
Lose with eloquence
And smile

Le souffle. C'est tout ce qui compte. Inspirer. Expirer. Cet action mécanique. Vitale. Humaine et pourtant si chère. Tu essayais de la travailler le plus possible. Par un exercice physique régulier. Tu essayais de courir, de faire de la boxe, de t'essayer à des miliers de sport différents. Pour t'occuper, pour ne pas penser. Et aujourd'hui, tu avais enfilé tes baskets, mis tes ecouteurs dans tes oreilles, enclenché la musique et tu étais partir courir. De chez toi jusqu'au port, tu savais qu'il y avait exactement 4km800, ce qui te faisait un parcours non-négligeable aller-retour. Tu avais l'habitude de faire ce chemin, de t'aventurer à traverser la forêt, à passer devant les étales de cette petite ville qui t'avait accueilli. Seulement, c'était la première fois que tu y revenais depuis que tu étais sortie. Depuis que tu allais mieux. Depuis que tu remangeais. Depuis que tu avais avancé. Tu savais que revenir aux sources, revoir ces lieux, retrouver ses personnes que tu avais cotoyé ne serait pas aisé. Mais tu l'avais fait, et tu le faisais. Parce que tu en étais capable. Parce que tu avais cette rage. Tu y arriverais et tu brillerais. C'est cet état d'esprit qui animait tes foulées, rythmées en même temps par des musiques entrainantes et motivantes. De la pop, du rnb, de l'électro.. ton panel de musique s'était grandement ouvert, depuis qu'il t'avait quitté. Tu avais décidé de t'ouvrir à tous les horizons possibles. Dire oui à toutes tes envies. Et aujourd'hui, au rythme du dernier album d'Imagine Dragons, tu avais dis oui à ton envie de te défouler. Une heure après, essoufflée, tu arrivais au port. D'un pas hésitant, au départ. Beaucoup de flash te revenaient en pleine face. Maxim et toi, assis sur ce banc, à vous imaginer à quoi ressembleraitg votre vie ensemble. Maxim et toi, contre cette rembarde, à essayer de voir les baleines au loin, imaginant amener vos enfants les voir un jour. Maxim et toi, courant sous la pluie pour arriver au bout de la jetée, pour finalement vous embrasser. Juste là où tu étais. Tu soupirais. Ca ne serait pas si facile. Tu t'étais peut être surestimée, tout compte fait. Peut être devrais-tu retourner à l'institut, histoire d'être sure. Fermant les yeux, t'accrochant à la rembarde, tu fermais les yeux. L'air humide venait rafraichir ton visage empourpré, venait remplir tes poumons d'un oxygène neuf, qui irriguait désormais chaque cellule de ton être. Et petit à petit, par de légers exercices de respiration, ton cœur se calmait. Tes pensées se faisaient plus calmes, plus stables. Comme on te l'avait appris : laisse partir les mauvaises idées comme des nuages dans ton âme, et ne cherche jamais à les revoir. Tu faisais enfin la paix avec toi même. Tu souriais. Tu l'avais fait. Tu avais bravé l'un des premiers palliers que la vie allait t'imposer. Et souriante, tu te retournais, prête à repartir pour faire la deuxième moitié de ta course. Jusqu'à ce que ton regard se pose sur lui. il était assis, penaud, sur ce banc. Il regardait l'horizon, ses cheveux bruns ondulant au gré du vent. Tous tes exercices de respiration, de méditation, avaient été réduit à néant. Ton cœur s'affolait. Non, ce n'était pas prévu. Tu ne t'imaginais pas le revoir avant au moins une dizaine de mois. Tu n'étais pas prête. Tu n'y arriverais pas. Tu paniquais, t'accrochais à la rembarde pour éviter de tomber. Ton sang s'était arrêté de tourner. Il s'était figé. Tu ne pouvais plus réfléchir. Il te fallait simplement agir. Car au final, tu avais des miliards de questions à lui poser. Tu avais autant de reproches à lui prodiguer. Tu avais besoin de l'exterminer. C'est ainsi, qu'instinctivement, tu t'approchais de cette silhouette que tu connaissais si bien, et que tu décidais de te planter là, derrière lui, bras croisé. Il ne semblait pas avoir senti ta présence. Comme s'il avait renié toute part de ton existence pour lui. Tu ne pouvais malheureusement pas t'empêcher de le détester. Malgré les années passées ensemble, malgré la compréhension que tu avais face aux arguments qu'il t'avait avancé pour que vous vous sépariez. Tu ne t'imaginais pas un moment pouvoir lui pardonner. Et tu te devais de lui faire comprendre. Le plus tot serait le mieux. Maxim. Rien que son prénom t'écorchait vif. Tes bras croisés sur ta poitrine se resserraient un peu plus contre toi, comme pour contenir la vague de souffrance qui venait de s'écraser contre toi. Et maintenant, pour garder un semblant de contenance, tout ce qu'il te restait à faire, c'était de respirer. Inspirer. Expirer. Laisser faire l'action mécanique. Vitale. Humaine et pourtant si difficilement chère.